Les récidivistes du mariage
SOMMAIRE
1. Le marié le plus
acharné
2. Les mariés qui se remarient...entre
eux
1.
Le marié le plus acharné
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Ici, le plus acharné des ancêtres est Louis DUFLOS (1690-1745), 9ème arrière-grand-père de Louis; il a été marié 4 fois:
Son premier
mariage, à Villeneuve sur Bellot, date du 6 septembre 1712, à l'âge
de 22 ans, avec Anne LEFEBURE ou LEFEVRE (1694-1719).
Il se retrouve veuf en février 1719 et se remarie le 21
septembre 1719 avec Marie MAZURE.
Marie MAZURE décède en mai 1728; Louis se marie une troisième
fois en juillet de la même année avec Marie Madeleine COUESNON
qui décédera rapidement.
Sa quatrième épouse, Marie Jeanne CUISINIER donnera naissance
à Marie Anne DUFLOS, 8ème arrière-grand-mère de
Louis (Celle-ci participera par ailleurs à l'établissement du
record de la famille la plus
nombreuse
avec Claude
NOUVEAU...)
Marie Anne CUISINIER, dont on ne sait pas si elle a été mariée avant Louis DUFLOS, sera la dernière à épouser Louis DUFLOS le 30 mai 1729 à Hondevilliers; elle lui survivra et se remariera à 46 ans en 1749 avec un Jacques BREJON dont le lien avec notre famille n'a pas été établi.
La rapidité des remariages peut surprendre mais correspond vraisemblablement aux besoins de l'époque d'avoir une "femme au foyer" qui puisse s'occuper des enfants et de la maison pendant que l'homme travaille la terre.
2.
Les mariés qui se remarient...entre eux
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A priori, une personne mariée, à l'église évidemment car il n'était pas question de divorce civil, ne pouvait pas se remarier si elle n'était pas veuve. Or le cas s'est produit plusieurs fois vers la moitié du dix-huitième siècle. Ceci est d'autant plus surprenant que la personne s'est à chaque fois remariée avec le même époux (ou la même épouse) que la première fois et ceci parfois de longues années après.
L'explication est inclus dans l'acte de re-mariage; en fait les époux s'étaient mariés tout en étant cousins entre eux avec un degré de consanguinité de 4 générations (deux de leurs arrière-grand-parents étaient donc frères et/ou soeurs). Les mariés étaient a priori de bonne foi et ignoraient ce lien et n'avaient donc pas demandé de "dispense pour consanguinité", obligatoire pour ce niveau de parenté.
Lorsque la parenté a été établie, le mariage a été annulé et les ex-époux ont du repasser devant monsieur le curé qui leur a cette fois accordé la dispense, ce qui était tant mieux car les époux avaient eu le temps de fonder une famille depuis parfois dix ans !
Peut être est-ce le zèle des curés qui les a fait recherché ces liens de parenté plus ou moins oubliés car c'est toujours à la même époque, vers 1760-1763 que l'on retrouve de multiples mariages annulés et recélébrés dans les semaines suivantes. Ainsi par exemple on trouve à Pavant:
Marie Hélène BRÉJON (1733-1801) et François RAHAULT (1737-1804) qui se sont mariés une première fois en l'église de Pavant le 26 novembre 1760. Le même couple s'est remarié dans la même église le 5 Juin 1763 !
Christian TERRIER, cousin de Pavant, m'a fort gentiment transmis la transcription intégrale de l'acte correspondant:
"L'an
mil sept cent soixante et trois, le dimanche cinq juin, vû l'acte
de dispense de l'empêchement du quatrième degré de
Consanguinité accordée par mon frère Gosser Vicaire Général
de Monseigneur l'Evêque de Soissons en date du trois du présen
mois et an, ainsi signée: Gosser Vicaire Général, contresigné:
Laurens Secrétaire, Scellé du Sceau dudit seigneur Evêque a dûment
insinué au greffe des insinuations Ecclesiastiques les mêmes
jour et an, et ainsi signé: Blin au bas duquel acte qui est resté
entre mes mains, se trouve la dispense de publications de bans;
Vû aussi l'acte du mariage prétendu, fait en cette Eglise le
vingt six novembre mil sept cent soixante entre François Rahault
fils de Gilles Rahault vigneron et de Marguerite Mardienne ses père
et mère d'une part et Marie Hélène Bréjon fille d'Augustin Bréjon
aussi vigneron et de Marie Jeanne Marquis ses père et mère d'autre
part, tous deux de cette paroisse, lequel mariage se trouve nul,
les parties n'ayant point lors de la célébration obtenu
dispense dudit empêchement du quatrième degré de consanguinité
dont elles se trouvaient liées et qu'elles ignoraient,
Je soussigné Prêtre Curé de cette paroisse en vertu de la
permission donnée par le dit Sr Gosse Vicaire Général de
marier le dimanche, ai reçu de nouveau en cette église le
mutuel consentement de mariage des susdites Parties et leur ai
donné la Bénédiction Nuptiale avec pères desdits François
Rahault et Marie Hélène Bréjon, d'Estienne Marquis, vigneron,
leur beau frère et de Charles de Graimbergty maître d'école,
tous de cette paroisse lesquels ont signé avec nous excepté
lesdits Gilles Rahault et Estienne Marquis qui ont déclaré ne
savoir signer de ce interpellés.
Signatures:
Marie Hélène Bréjon
François Rahault
Augustin Bréjon
de Graimbergty
Delahaye Curé de Pavant